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04/10/2012 Mise à jour: 4 octobre 2012 | 23:40 Ajuster la taille du texte
Hallyday tout feu tout flamme



Remis de ses soucis de santé, le rockeur, le survivant, la bête de scène, bref, Johnny!, a retrouvé son public montréalais jeudi soir au Centre Bell. «Pourquoi suis-je resté si longtemps sans venir vous voir?» s’est-il exclamé.

Avec JH, on ne pouvait pas s’attendre à un spectacle accoustique intimiste et gentil. Et, comme de fait, la prestation que l’icône française a offerte hier n’a pas fait dans le tout doux. Éclairages éclatants, projections d’envergure, grand orchestre, choristes déchaînées, apparition-surprise de Marie-Mai… La scène n’a pas désempli une seule seconde.

Vêtu de sa traditionnelle tenue de rockeur, à savoir un pantalon de cuir, un veston noir et un gant noir scintillant, Johnny a donné le ton avec Allumer Le feu, interprétée, comme il se doit, dans un décor de flammes.

En voix et en forme, l’artiste a continué avec des classiques, dont bien sûr l’incontournable Ma gueule et, moment plus émouvant, Quelque chose de Tennessee.

Allant même jusqu’à se jeter sur le sol pour mimer une scène explicite, Hallyday s’est montré généreux avec ses fans, n’hésitant pas à envoyer des bisous à des spectatrices ou à répéter, à plusieurs reprises et avec cœur, à quel point il trouvait le public d’ici «formidable! formidable! formidable!».

Au moment où nous mettions sous presse, la star venait de revenir sur scène après un long interlude musical durant lequel ses choristes et ses musiciens avaient pris le relai. Et, parce qu’il est vraiment trop fort, Johnny remet ça ce soir, même heure, même endroit.

Johnny Hallyday
Au Centre Bell
Vendredi soir à 20 h

RETOUR À MONTRÉAL
La flamme de Johnny brûle toujours

VANESSA GUIMOND
JOURNAL DE MONTRÉAL, PUBLIÉ LE: JEUDI 04 OCTOBRE 2012, 23H36 | MISE À JOUR: JEUDI 04 OCTOBRE 2012,



Johnny Hallyday n’est pas prêt de s’arrêter. Malgré ses récents ennuis de santé, ce showman d’exception a offert une prestation à la hauteur de sa légende, hier soir, lors du premier concert qu’il a présenté au Centre Bell.

On peut dire que le retour au Québec de Johnny Hallyday se déroule plutôt bien, jusqu’à présent. Après avoir rendu visite aux Académiciens, cet hiver, et avoir fait vibrer les plaines d’Abraham, cet été, l’icône française a présenté aux Montréalais son spectacle Jamais seul en formule aréna, hier soir.

Ce troisième passage dans la province en un an, que l’on doit à une tournée mondiale amorcée en avril dernier, a mis fin à une longue absence dans la métropole, puisque le rockeur n’y avait pas offert de concert depuis 12 ans.

Afin de souligner l’événement, voici un aperçu de la soirée à laquelle les 10 728 spectateurs réunis au Centre Bell ont eu droit.

La foule : Les spectateurs réunis au Centre Bell étaient, pour la plupart, âgés de 40 ans et plus. Nous avons vu un adolescent qui portait fièrement un t-shirt aux couleurs de la tournée de Johnny, mais il faisait figure d’exception. En sillonnant les corridors de l’aréna, nous avons également entendu l’accent de nos cousins à plusieurs reprises.

L’introduction : Le spectacle de Johnny s’est amorcé sur d’impressionnantes projections. Devant le public, sur un écran placé en fond de scène, la façade d’une prison. Derrière ses murs, de la fumée, des hélicoptères... Bref, un paysage de fin du monde. La porte de cette prison a par la suite été défoncée par l’artiste, qui se trouvait dans une boule de bulldozer. Wow!

Le son : Lors de la première chanson du spectacle, Allumer le feu, la foule a eu droit à quelques retours de son. À un certain moment, le micro du chanteur a même cessé de fonctionner. Malaise. Le problème a cependant été réglé rapidement. Au moment d’interpréter Ma gueule, le son était parfait.

La scénographie : La scénographie, signée par le Québécois Yves Aucoin, a fait vivre une belle expérience au public. De l’introduction tape-à-l’œil jusqu’à sa formule plus sobre, misant sur les éclairages, tout était à point.

Les musiciens : Tout de cuir vêtu, Johnny était entouré, par moments, d’une dizaine de musiciens et de trois choristes. Ses complices de scène arboraient le même style que lui. L’esprit rock’n’roll était plus que présent.

Ses premières paroles à la foule : «Bonsoir Montréal. Vous allez bien? Nous, on est très heureux d’être ici avec vous, ce soir.»

La voix de Johnny : Johnny était en voix, hier soir. Intense et passionné, le chanteur s’est fait un plaisir d’incarner ses chansons.

La visite de Marie-Mai : Après avoir rappelé au public à quel point il l’appréciait, Johnny a accueilli Marie-Mai, avec qui il a interprété la pièce Rock’n’roll Attitude. La chanteuse semblait avoir un plaisir fou à partager la scène avec le rockeur.

Les meilleurs moments : Le temps de trois chansons, Johnny a été accompagné par un orchestre composé d’une trentaine de musiciens sous la direction de la violoniste Anne Gravoin. Sa présentation d’un poème musical, ainsi que des pièces Diego, libre dans sa tête et Quelque chose de Tennessee, a été tout simplement magnifique.

Au menu : Ce sont pas moins de 28 chansons qui figuraient au programme officiel de la soirée. Le concert, divisé en deux parties, comptait un intermède qui a été assuré par les musiciens de la tournée.

► Après son deuxième spectacle au Centre Bell, présenté ce soir, Johnny Hallyday s’envolera vers New York, où il se produira pour la première fois. Le concert aura lieu au Beacon Theatre, dimanche.

► Le chanteur présentera son nouvel album le 13 novembre prochain. Le disque comprend un duo enregistré avec Céline Dion intitulé L’amour peut prendre froid, ainsi que la chanson L’attente, son premier extrait.

Première du spectacle de Johnny Hallyday
Extraits de sa prestation au centre Bell
http://www.webpresse.ca/#!/video/506e63c32575a/premiere-du-spectacle-de-johnny-hallyday

Sur place, on comprend tout
Johnny Hallyday au Centre Bell: show formidable, chanteur pas tuable
Sylvain Cormier 5 octobre 2012 Musique



Sur place, il y a Johnny vivant. Très vivant. Pas tuable. Bronchite? Quelle bronchite? Coma artificiel? Quel coma? Fallait l’entendre hurler à la mort, le Johnny, à la fin de Requiem pour un fou.
Jeudi, je vous aurais tous voulu là. Les détracteurs de toutes dénominations, les amusés à degrés divers, ceux qui me disent depuis toujours: Johnny, moi pas comprendre. Sur place, on comprend. Tout.

Sur place, il y a Johnny vivant. Très vivant. Pas tuable. Bronchite? Quelle bronchite? Coma artificiel? Quel coma? Fallait l’entendre hurler à la mort, le Johnny, à la fin de Requiem pour un fou. Fallait l’entendre, accotant Tom Jones dans la montée vertigineuse du l’immense et soulful I (Who Have Nothing). Fallait l’entendre pousser Le pénitencier dans la clé d’origine, comme en 1964: on écrase dans son siège. Et puis on est soulevé. Comme un pilote d’avion de chasse soumis à des pressions trop grandes.

Vous allez dire: c’est un fan fini. Ne voit pas clair. Obnubilé, le Cormier. Je vais vous dire: j’ai déjà vu Johnny moins formidable que jeudi soir. Sur les Plaines en juillet, il tenait moins la forme. Mais il ne se donnait pas moins: jamais je n’ai vu Johnny s’économiser. Il ne saurait pas comment. C’est ça que l’on comprend sur place: le don de soi.

Tiens, j’ai rencontré le collègue Daniel Lemay de La Presse pendant le showcase des musiciens, le seul moment où Johnny s’éclipse, le temps de s’éponger et de troquer ses cuirs pour l’habit: eh ben, il était soufflé, l’ami Lemay. Crier comme Johnny crie, ça le jetait par terre, lui aussi. Toute la foule, de fait, pas seulement les Français délirants de bonheur aux premiers rangs, en lâchait son fromage et accusait le coup, 12 000 mâchoires ballantes: chacun comprenait pourquoi, après les medleys de février à Star Académie, l’impulsion avait été plus forte que tout. Fallait aller vérifiez: une vraie bête de scène, Johnny Hallyday? Oui, un showman extraordinaire. Foi de foule où les fans finis n’étaient pas en majorité: des curieux, beaucoup de curieux, en ont eu plein le plexus.

C’était le spectacle qui fait qu’en Europe, après 50 ans, on est encore et toujours là pour lui. Bien sûr que l’habillage est grandguignolesque, l’imagerie des projections sortis d’un salon de tatouage et de jeux vidéos de fin du monde. Bien sûr que ça pétarade et ça flambe de partout au début pour Allumer le feu, bien sûr que la grosse artillerie est déployée, genre Bon Jovi au centuple, bien sûr que ça se prend un peu beaucoup au sérieux. Pas grave. Quant Johnny monte dans le registre au milieu de Diego libre dans sa tête, c’est géant. Quand les cuivres s’amènent pour Ma gueule, on fait ouf. Quand le grand orchestre (montréalais) vient l’accompagner pour Quelque chose de Tennessee, on craque. On pleure. On dit comme lui, homme de peu de mots qui répète et répète au public qu’il est «formidable»: oui, formidable Johnny.

Et Johnny qui nous a compris, en plus. À Québec, il manquait une poignée des succès québécois de Johnny pour que le spectacle nous concerne comme il fallait. Jeudi soir, il a ajouté Hey Joe, et surtout, surtout, Le pénitencier. Avec les Excuse-moi partenaire, L’idole des jeunes, Tes tendres années, Elle est terrible, Fils de personne et l’imparable Que je l’aime, on atteignait le quota. Et tout le monde, en plus d’être absolument impressionné, était comblé.

Il en remet une couche ce vendredi. Avec ou sans Marie-Mai cette fois? Faudrait y retourner. J’y pense, tiens.

merci beaucoup fredo pour ces articles

il est tout de même un peu spécial le dernier article ...
il est écrit d'une façon assez étrange, on voit bien que c'est un québéquois qui a écrit l'article.