Concert Colmar

À 69 ans, Johnny Hallyday a donné hier soir un méga show comme il est sans doute le seul à pouvoir le faire dans l’hexagone. Les 10 000 fans qui avaient pris place dans l’espace de la « coquille » étaient aux anges et au diapason avec leur idole qui fait encore (très) bien le métier.



Le rockeur adulé par des générations successives n’a pas perdu le sens du spectacle. Entré en scène sous les cris d’une foule composée essentiellement de quadra et de quinquagénaires, il ne lui aura pas fallu plus de deux minutes trente pour faire reprendre en chœur par une salle ravie son fameux tube-message « Allumer le feu ». Le tout accompagné d’effets laser et de lumières flashées, de boules de feu projetées devant la scène. Ce type d’exercice sera systématiquement doublé de généreuses ovations et va se multiplier tout au long du show.

Avec « Je suis né dans la rue », le rockeur remet le couvert, accompagné par un excellent batteur, deux guitaristes, une basse et un clavier. La section des cuivres amplifiera l’ensemble par la suite.

Trois choristes apportent l’énergie nécessaire à la partie vocale. Johnny n’a pas perdu sa voix. Il assure toujours et encore, même si le timbre, qui reste unique, est aujourd’hui plus grave qu’à l’époque où il était l’idole des jeunes.

Les grands « classiques » qui ont jonché sa carrière de plus d’un demi-siècle forment l’essentiel du menu de la soirée. Ils alternent avec quelques standards du blues US bien sentis. Mais les faveurs du public vont résolument à ces mélodies qui ont fait de Johnny ce qu’il est. À commencer par un très bon « Diego », ou un « Excuse-moi partenaire » de derrière les fagots. Ici, Hallyday est au sommet de son art. Sans doute davantage que quand la guitare s’emballe. Il déclinera encore « Cours plus vite Charlie », l’éternel « Que je t’aime », « Toute la musique que j’aime »… pour terminer peu avant minuit par « Quand on a que l’amour ».

Dans les travées, les fans crient leur admiration sans bornes à la star, versent une larme quand les notes ralentissent ou quand Johnny, transpirant de tout son corps, leur déclare son amour. Pour tous ceux-là, la soirée était magique.

Merci pour le partage.

A quelques mois de ses 70 ans et après des ennuis de santé qui inciteraient n’importe quel homme raisonnable de son âge à se contenter de regarder les Jeux olympiques à la télévision en buvant un verveine-menthe, la question se posait, évidemment, de mesurer la capacité de Johnny Hallyday à faire face à une tournée de grands concerts. La réponse est tombée vendredi soir devant 10.000 personnes en ouverture de la Foire aux Vins de Colmar : le taulier du rock français est toujours là, et bien là !

Plus de deux heures de show, une prestation scénique impeccable portée par une voix qui ne faiblit pas, un rythme et des enchaînements parfaitement maîtrisés, et toute la geste « Johnny » en place, depuis les roulades par terre comme au temps de l’Olympia 1962, jusqu’à la classique interpellation du public pour lui faire hurler le prénom de « Gabrielle ».

UN PEU DE JEAN-PHILIPPE SMET SOUS LE PERSONNAGE
Après la bonne prestation d’Amandine Bourgeois en première partie, Johnny, tout en cuir, a lâché les chevaux dès son entrée avec un « Allumer le feu » servi par un déferlement de fumigènes, de flammes et d’effets pyrotechniques. Une première partie de concert façon « grand show » appuyée par une section cuivre survitaminée (les « Vine Street Horns » de Harry Kim, l’ancien trompettiste de Michel Berger et Phil Collins) et des choeurs semblant tout droit sortis des studios blacks de Détroit, emmenés par la phénomènale Amy Keys (qui a longtemps chanté sur les musiques de film des studios Disney et qui a scotché le public colmarien en reprenant « I who have nothing », de Tom Jones). Et puis est arrivé une seconde séquence, où le personnage s’est un peu fissuré pour laisser poindre Jean-Philippe Smet. Un moment, avec quelques musiciens serrés autour de Johnny juché sur un tabouret, guitare à la main. Histoire de revisiter des titres que Jean-Philippe Smet écoutait adolescent, à une époque où cette musique ne se nommait pas encore rock’n’roll, c’est vous dire ! En tout cas, un moment d’une grande authenticité, au cours duquel l’interprétation du chanteur a gagné graduellement en profondeur. Une prestation de plus en plus dépouillée, aussi, pour terminer avec Johnny, seul à la guitare sèche, puis Johnny, face au public, a capella. L’artiste est immense, assurèment, mais sa prestation est servie, cette année, par la mise en son et les orchestrations de Yarol Poupaud, l’ancien guitariste de FFF, qui fait sonner et bouger le show. Le quadragénaire a taillé le costume scénique dont il rêvait pour son idole. Et cela fonctionne !

Pour le festival, « l’année la plus difficile au niveau technique »

le 17/08/2012 à 05:00 par T.M.



Pour le concert de Johnny Hallyday, le premier soir, l’équipe de la Foire aux vins a monté la plus importante scène de l’histoire du festival.
Photo Vanessa Meyer Wirckel




Mercredi après-midi, s’il ne connaissait pas encore les chiffres officiels de fréquentation, Claude Lebourgeois, directeur artistique du festival, savait néanmoins que les chiffres étaient « très bons ». Pourtant, dit-il, « cette année, les feux paraissaient être au rouge ». Le programmateur a eu du mal à boucler son affiche, qui n’a jamais été complétée aussi tardivement (mi-juin).

Malgré cela, les chiffres officiels de fréquentation du festival ont été dévoilés hier par Bertrand Burger, président de Colmar expo, lors de la conférence de presse de bilan : 101 489 spectateurs (avec environ 10 % d’invités). Un score à rapprocher de celui des Eurockéennes. Si l’on établit une moyenne de spectateurs, on arrive à 7 249 spectateurs par soir. Pour mettre en perspective ce chiffre, Bertrand Burger a souligné : « en moyenne, un Zénith accueille 4 000 spectateurs ».

Pour Claude Lebourgeois, 2012 a été « l’année la plus difficile au niveau technique ». Et notamment les cinq premiers jours, avec la scène hors normes de Johnny Hallyday le premier jour, puis plusieurs soirées à deux, trois, voir cinq artistes (la Hard rock session). « Je tire mon chapeau à l’équipe technique, car le challenge a été relevé », insiste-t-il. Le directeur artistique fait également part de ses surprises de l’affiche : Nolwenn Leroy, Shaka Ponk, Beat Assailant, Bénabar ou encore Orelsan.

Des premiers contacts ont été pris pour l’édition 2013, qui aura lieu du 9 au 18 août. « Je dois faire au mieux pour avoir la meilleure des programmations », disait-il mercredi après-midi, sans vouloir s’avancer plus.


http://www.lalsace.fr/haut-rhin/2012/08/17/pour-le-festival-l-annee-la-plus-difficile-au-niveau-technique

ah ba oui il s'attendait a quoi ? mdr avec Johnny dans les parages ça peut que être difficile et puis aussi ramener des spectateurs ...